Notre éditorial
NOTRE EDITorial 2023
Mon cher ami, mais pourquoi semer de la graine bio? Tu ne vas pas la manger?
Bonjour, et bienvenue à la découverte de notre 41ème catalogue.
Cette question peut surprendre. Pourtant, combien de fois ai-je entendu un jardinier en interroger un autre, sur le pourquoi des graines bio et pourquoi des graines Biau Germe ? Et l'autre de lui répondre qu'il ne compte pas «poêler» ses graines de carotte, mais qu'il fait ce choix par éthique et écologie.
Je suis moi aussi, bio par conviction, depuis mes débuts. Cependant, l'intérêt majeur que je trouve à nos semences, est l'information génétique assez rare qu'elles contiennent. Je m'explique.
Chez nous, les variétés ont tout connu (sauf la chimie! Elles savent donc très bien s'en passer). Elles ont vu des hivers pluvieux asphyxier le sol, des étés humides propices aux maladies, autant que des épisodes caniculaires. Et nous avons, depuis des dizaines de générations, sélectionné les plantes les meilleures vis à vis de tout cela. C'est essentiel, alors qu'elles doivent affronter aujourd'hui des conditions climatiques particulièrement marquées.
Nos variétés «population» ont ainsi gardé la diversité nécessaire pour s'adapter aux changements, et se complaisent très bien dans un jardin conduit en bio comme dans une grande diversité de sols. Nous, grainetiers, n'avons été, au fil des saisons, que les chefs-d'orchestre de cette adaptation immuable.
Dans notre sud-ouest, les cultures n'ont pas été épargnées par les excès du climat 2022 (gels printaniers sévères, été tropical sec...). Conséquences: quelques récoltes nous manquent ou ne germent pas assez bien.
Mais nous vous présentons avec enthousiasme, nos «petites nouvelles au catalogue»: melon jaune canari, pastèque Déhibé, piment végétarien, radis Daïkon et tomate petit moineau.
Et tandis que les okras atteignaient chez nous, cet été, les 2 mètres de hauteur, la dolique Mongette de Provence, plante africaine à l'origine, prospérait également. Elle remplaça dans l'assiette, les haricots vert qui «patinaient» sous la canicule. Et les gourmands ne firent pas la différence!
Au même moment, une nouvelle plante sauvage apparaissait dans une de mes parcelles: Physalis minima, un bel alkékenge indigène... des régions équatoriales! Cadeau d'un oiseau migrateur? Mais depuis combien de temps les graines guettaient-elles le réchauffement climatique, dans mon petit vallon reculé du Pays de Serre?
La nature est douée. A nous, à vous, d'en tirer le meilleur au jardin.
Bonne saison 2023.
Guillaume Rivoirard, multiplicateur au Biau germe depuis 20 ans.