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La ferme Bato des Semences

« Chercheur d'or » de père en fils

Racontez-nous votre parcours de paysan ?

Tom
: avec ma femme et nos trois enfants, nous sommes arrivés en France en 1995. En Belgique, les terres étaient rares et chères. Nous avons trouvé cette ferme un peu par hasard et nous avons commencé par du maraîchage et quelques graines pour René (co-fondateur du Biaugerme).

Balder : j'ai toujours travaillé à la ferme avec mon père. Après un CAP mécanique, je suis parti comme conducteur de poids lourds en Belgique pendant 7 ans. Je suis revenu à la ferme car il me manquait la nature et surtout le sens du travail.

 

Qu'aimez-vous dans votre métier d'artisan semencier ?

Balder: j'aime être dehors, travailler la terre et garder les graines en vie ! C'est quelque chose de précieux pour moi : on sème une graine et elle nous en donne des centaines, des milliers en retour. A la ferme, on essaie que tous les jours soient comme des vacances. Le plus beau c'est d'être libre comme l'air.

Tom : c'est intéressant de reproduire le cycle de la graine à la graine, en constatant l'harmonie de tous les éléments. J'ai beaucoup évolué dans mon métier. J'ai fait des études en agriculture conventionnelle, il y a 40 ans c'était la norme ! Je voulais les cultures « nickel » mais petit à petit je suis passé à la bio. Maintenant, j'accepte d'avoir plus de ravageurs, de mauvaises herbes, et d'intégrer dans mon jardin tous les êtres vivants qui y résident.

Et puis vient le moment des récoltes… Au milieu de tout un bazar, tu tamises et tu trouves l'or : les graines précieuses !

 

C'est dans les locaux du Biaugerme que nous retrouvons Tom et Balder, juste à côté de leur ferme. « Ici dit Tom, nous serons au calme et au frais! »...

 

Comment travaillez-vous sur la ferme ?

Tom : deux choses sont importantes pour moi ; avoir une terre bien nourrie et des parcelles qui restent propres ! C'est pourquoi nous apportons du fumier de vache bio et nous essayons de ne pas laisser monter à graines les mauvaises herbes. Nous faisons tourner les cultures chaque année selon le principe d'alternance fruit-feuille-racine.

Comment se passe le travail père/fils … ?

Tom : la réorganisation du travail à la ferme s'est faite doucement. Balder a été élevé dedans et quand il est revenu, il a repris le travail tout naturellement !

Balder : avec mon père on s'entend bien depuis toujours, mais en réalité on ne travaille pas souvent ensemble, chacun a ses tâches sur la ferme.

Et le fonctionnement au biaugerme?

Balder : ce qui me plaît le plus c'est de travailler ensemble. Je suis au conseil d'administration depuis peu et je dois apprendre à donner mon avis. Mais pour moi, le système de prise de décisions a atteint ses limites, nous sommes devenus trop nombreux.

Tom : il y a très peu d'entreprises qui travaillent comme nous, c'est bien de dire que parfois le travail en collectif est difficile, c'est une expérience très dure pour moi.

Avez-vous d'autres activités ?

Balder : j'aime bricoler.... J'ai fait une formation de soudure avec l'Atelier Paysan*, j'aime construire des machines. Nous avons le projet de faire une arracheuse à haricots hydraulique en 3 rangs. Et puis nous avons aussi des ruches, des poules...

 

Une anecdote à partager?

Balder : j'aime bien les fleurs, les voir côte à côte m'attire à aller au jardin tous les jours.

Tom : j'ai ramené le Poireau de Liège de la Belgique ainsi que le Céleri Pipe creuse de Malines.

Avez-vous des nouveaux projets ?

Balder : passer au goutte à goutte, continuer la rotation, je suis intéressé par des nouvelles techniques comme le travail sur sol vivant ou les planches permanentes, mais j'essaierai d'abord avec le potager !

Et dans dix ans ?

Tom : je n'aime pas réfléchir sur l'avenir, vivre le moment présent en harmonie avec la vie est très important pour moi !

*L'Atelier Paysan est une coopérative d'autoconstruction : www.latelierpaysan.org